L’origine du nom de Reuilly

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L’origine du nom de Reuilly n’est guère contestée. Elle est attribuée à Rullius, nom du chef de famille d’une villa gallo-romaine auquel fut ajouté un suffixe désignant la propriété. Peu de communes portent le nom de Reuilly en France : une dans l’Aisne, une dans l’Eure, mais on n’oubliera pas de remarquer qu’un quartier de Paris porte ce nom ; sans doute un autre Rullius en fut-il à l’origine.

Ce fut après la conquête romaine, probablement à l’occasion d’une opération cadastrale destinée à faciliter la perception de l’impôt foncier, que les noms de ces domaines furent fixés et cela généralement en ajoutant au nom du propriétaire un suffixe exprimant la possession. Donc, à l’époque, tout le monde comprenait sans explications que Rulliacus appartenait à Rullius, comme nous n’hésitons pas de nos jours pour décrypter « la Richardière » ou « la Briauderie »…

Le temps passa et les barbares aussi. Les gens du vicus vinrent avec ceux du domaine habiter sur la hauteur défendable où se forma un village : on y revenait après la journée de travail passée sur la route ou dans les champs, et on s’y barricadait en cas d’alerte. Le village conserva le nom du domaine, malgré que Rullius ait été bien oublié, car ce nom était devenu celui de la communauté des habitants, et on ne le comprenait plus. C’est le même phénomène linguistique qui permet de nos jours de donner à un enfant le prénom Bernard sans penser à la signification germanique originelle « l’ours fort » ! Mais comme plus personne ne parlait le gaulois ni le latin et que la prononciation des nouveaux « immigrés » était déplorable… le nom Rulliacus est devenu Reuilly à nos oreilles après avoir subi diverses tortures au cours des âges.

Comme pour les noms, la propriété des lieux a atteint une relative stabilité dès qu’il y eut un grand chef capable d’installer des sous-chefs aux bons endroits pour faire régner un peu d’ordre. C’est alors qu’on entre dans l’histoire ayant laissé des traces écrites. La première de celles-ci est le parchemin annonçant à la postérité la donation en l’an 645 (ou 637 selon les sources), par le roi Dagobert à l’abbaye de Saint-Denis-en-France qu’il venait de fonder, de plus de vingt domaines qu’il possédait à Reuilly et dans ses environs. On sait maintenant que ce document est un faux plus tardif, mais aussi que son contenu est, en gros, néanmoins exact…

Extrait de « Les origines de Reuilly, évocation historique », par Jacques Lerale. Bulletin des Amis de Reuilly N°1

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